Cupidon s'en fout

Bon par la force des choses, je n’ai pas le choix. Moi qui m’étais juré que plus jamais cela ne m'arriverais... Croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer. Bon et bien, pas de bol, j’irai en enfer. Comme quoi il ne faut jamais jurer, on ne sait jamais ce qui peut advenir. Et quand on est obligé de revenir sur ces mots, on passe au final pour un couillon. Couillon donc je suis…

Allez je me lance… je me dévoile

J’ai la joie, le bonheur de vous faire d’une grande nouvelle.

J’ai eu beaucoup de mal à l’admettre mais je ne peux plus le nier, je suis… hum comment dire, vous savez ce mot qui commence par un A et qui s’écrit en 8 lettres.

Ces sentiments, ces sensations, cela fait bien longtemps que je ne les avais pas ressenti. Je me croyais à l’abri, protégé par mon indifférence et mon cynisme. Et cette muraille derrière laquelle je m’étais réfugié, vient de s’effondrer.

Pour être honnête, cela me fait peur. Je deviens un autre. Et ce tonton là, il me terrifie, ce n’est pas moi, je ne le connais pas.

Il est à Mister Hyde ce que présente le docteur Jekyll. Je ne veux pas redevenir humain, je suis heureux dans ma peau de monstre… Le grand A, le petit aussi d’ailleurs, je ne sais pas le gérer, je …

Merde, fait chier… pourquoi moi. Je veux retourner dans ma grotte et être effrayé par des ombres. Je me suis éveillé à un sentiment que je croyais avoir oublié…

Et c’est Cupidon, cette saleté d’angelot qui en est responsable. Il a réussi à me dessiller les yeux.

Le salaud, il m’a littéralement passé à tabac pour y parvenir.

Tout d’abord, planqué en haut d’un arbre, tel un bon sniper, il m’a criblé de flèches, je n’ai rien vu venir, très rapidement transformé en porc-épic humain, je dus mettre un genou à terre puis le deuxième et pour finir, je me suis effondré. Quand ce petit saligaud fut sûr que je ne pouvais plus bouger. Il est venu me jouer un air de lyre.

Enfin jouer, comprenez par là qu’il m’a marave la gueule avec, tout en hurlant : « Alors tu vas avouer, chien ». Et oui, aux lectrices, lecteurs interloqués, les méthodes et le langage de cucu (c’est le petit nom de cupidon) ont bien évolué.

Mais I am a warrior, et rien, non rien ne me ferait dire ce qu’il voulait entendre. Devant mon stoïcisme et mon refus de parler, il a sorti le calibre supérieur : Sa harpe. Et je peux vous garantir que ce prendre des aller retours de cet instrument à corde, n’est point une chose agréable.

C’est tout à fait le genre de trip que je souhaiterai à mon pire ennemi.

Et malgré toute la divine rage de cucu, je suis resté muet. Ou plus exactement, cela faisait un petit moment que j’étais tombé dans les pommes. Le corps humain a des limites, c’est ainsi.

Croyez vous que cela l’ai calmé. Que nenni. Voyant qu’il avait à  faire à fort parti, il décida d’appeler the A-Team (Angelot Team). Et là le carnage a réellement commencé…

Ils m’ont tout d’abord réveillé avec douceur : seau d’eau et coup de rangeo dans les côtes puis cucu et ces acolytes m’ont balancé dans un van noir de marque GMC direction une casse auto de la région parisienne.

Le voyage fut calme, si ce n’est l’un des membres de l’équipe qui s’est amusé à me chanter "où la menteuse" par l’intermédiaire d’une chaussette jaune…

Une fois arrivé sur le site de mon expiation, je fus violemment jeté à terre. Et là j’ai assisté à une scène surnaturelle, les membres de l’A-T se sont précipités sur les cadavres des caisses et ils se sont amusés à construire un char d’assaut.

Là cucu a légèrement pété un câble, et il a fait comprendre à la A-T que non, non il n’avait pas besoin d’une telle machine, ce qu’il voulait était bien plus raffiné, bien plus angélique.
Et qu’après, ils pourraient passer un coup de fil comme promis. A-T téléphone maison.

Allez savoir pourquoi, mais à ces mots (raffiné et angélique) je me suis mis à trembler.

Les affreux se sont mis au boulot.

Ils ont d’abord conçu un cheval d’arçon auquel ils m’ont attaché. Puis je les avais vu bidouiller une espèce de grand bâton : 1m50 de long, 15 cm de large, en vieux fer rouillé et qui vibrait bizarrement.

Cucu s’est alors équipé d’un harnais, et accrocha l’objet dessus. Il s’adressa à moi : « Je te présente la lance de Longin, tu vas devenir son fourreau, prépare toi à souffrir ».

Un fourreau pour une lance mais c’est pour les épées les fourreaux. Et c’est alors compris quel était le sort qui m’était réservé… Comme tout le monde le sait les anges n’ont pas de sexe, et ils venaient de fabrique un gode gigantesque et cucu s’apprêtaient à me l’en fourailler ou plutôt m’empaler avec.
Nooooooooooooooooooooooooooooooon.

Et c’est sur cette dernière image que je me suis réveillé. Promis j’arrête les choco pops avant de me coucher.